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    La mer

     

     

     

    La mer

     

     

     

     

    La mer

     

     

     

    La mer

     

    Le Dieu qui décora le monde

    De ton élément gracieux,

    Afin qu’ici tout se réponde,

    Fit les cieux pour briller sur l’onde,

    L’onde pour réfléchir les cieux.

     

    Aussi pur que dans ma paupière,

    Le jour pénètre ton flot pur,

    Et dans ta brillante carrière

    Tu sembles rouler la lumière

    Avec tes flots d’or et d’azur.

     

    Aussi libre que la pensée,

    Tu brises le vaisseau des rois,

    Et dans ta colère insensée,

    Fidèle au Dieu qui t’a lancée,

    Tu ne t’arrêtes qu’à sa voix.

     

    De l’infini sublime image,

    De flots en flots l’oeil emporté

    Te suit en vain de plage en plage,

    L’esprit cherche en vain ton rivage,

    Comme ceux de l’éternité.

     

    Ta voix majestueuse et douce

    Fait trembler l’écho de tes bords,

    Ou sur l’herbe qui te repousse,

    Comme le zéphyr dans la mousse,

    Murmure de mourants accords.

     

    Que je t’aime, ô vague assouplie,

    Quand, sous mon timide vaisseau,

    Comme un géant qui s’humilie,

    Sous ce vain poids l’onde qui plie

    Me creuse un liquide berceau.

     

    Que je t’aime quand, l

    e zéphire Endormi dans tes antres frais,

    Ton rivage semble sourire

    De voir dans ton sein qu’il admire

    Flotter l’ombre de ses forêts!

     

    Que je t’aime quand sur ma poupe

    Des festons de mille couleurs,

    Pendant au vent qui les découpe,

    Te couronnent comme une coupe

    Dont les bords sont voilés de fleurs!

     

    Qu’il est doux, quand le vent caresse

    Ton sein mollement agité,

    De voir, sous ma main qui la presse,

    Ta vague, qui s’enfle et s’abaisse

    Comme le sein de la beauté!

     

    Viens, à ma barque fugitive

    Viens donner le baiser d’adieux;

    Roule autour une voix plaintive,

    Et de l’écume de ta rive

    Mouille encor mon front et mes yeux.

     

    Laisse sur ta plaine mobile

    Flotter ma nacelle à son gré,

    Ou sous l’antre de la sibylle,

    Ou sur le tombeau de Virgile :

    Chacun de tes flots m’est sacré.

     

    Partout, sur ta rive chérie,

    Où l’amour éveilla mon coeur,

    Mon âme, à sa vue attendrie,

    Trouve un asile, une patrie,

    Et des débris de son bonheur,

     

    Flotte au hasard : sur quelque plage

    Que tu me fasses dériver,

    Chaque flot m’apporte une image;

    Chaque rocher de ton rivage

    Me fait souvenir ou rêver..

     

    Alphonse de Lamartine

     


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    Jolie image du blog de mon amie mamietitne

    son univers : http://mamietitine.centerblog.net

      

     


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  • Pour mon ami Bakuba

     

    Gros bisous et bonne fin de semaine

     

     


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